ObjectifsL’objectif de cette étude était de comparer les résultats des biopsies ciblées et randomisées sur deux cohortes contemporaines et de rechercher les paramètres orientant le choix de la stratégie.MéthodesLes dossiers de tous les patients ayant eu des biopsies randomisées ou des biopsies ciblées à l’aide de l’Urostation (Koelis) entre novembre 2010 et juillet 2015 ont été analysées de manière rétrospective. Étaient exclus les patients ne correspondant pas à une situation de dépistage (cancer manifeste), les biopsies pour récidive après traitement, les biopsies de saturation et les biopsies randomisées réalisées du fait d’une IRM négative. Les populations ont été comparées, de même que les résultats des biopsies. Les données ont été analysées au moyen d’une régression logistique (analyse multivariée).RésultatsCent quatorze patients dans le bras biopsies randomisées et 118 dans le bras biopsies ciblées ont ainsi pu être inclus dans l’analyse. Un cancer prostatique a été mis en évidence chez 70 patients dans le groupe biopsies ciblées (59,3 %) et chez 65 patients (57 %) dans le groupe biopsies randomisées (OR = 3,00 [IC95 % : 1,52–6,17]p-value = 0,0021). Parmi les cancers mis en évidence dans le groupe biopsies ciblées, 21 l’ont été uniquement sur les biopsies ciblées soit 15,5 % des cancers diagnostiqués. Les paramètres ayant pu orienter le type de biopsie réalisée étaient l’âge (p = 0,0005), le fait qu’il s’agisse d’une première série ou d’une biopsie itérative (p < 0,001), le volume prostatique plus élevé dans le groupe biopsies ciblées (p = 0,001), le taux de PSA (p = 0,23) et le toucher rectal (p = 0,48) (Fig. 1 et Tableau 1)ConclusionAprès ajustement aux facteurs de confusion, le taux de détection de cancer prostatique par biopsies ciblées était supérieur à celui des biopsies randomisées. Les patients jeunes présentant une hypertrophie prostatique et une série antérieure de biopsies négatives étaient plus fréquemment orientés vers des biopsies ciblées.