ObjectifsÀ l’ère des inhibiteurs de points de contrôle immunitaires (ICI), la place de la néphrectomie dans le cas d’une réponse complète sur les sites métastatiques reste inconnue. L’objectif de cette étude était d’évaluer la faisabilité de la néphrectomie chez les patients ayant reçu un ICI pour un cancer métastatique dans le but d’obtenir une réponse complète macroscopique.MéthodesLes patients ayant eu une néphrectomie, partielle ou radicale, après un traitement par ICI entre 2015 et 2018 ont été inclus rétrospectivement de manière multicentrique et les données clinicopathologiques ont été recueillies. Seuls les patients pour lesquels une réponse complète sur les sites métastatiques avait été obtenue ont été retenus. Finalement, sept patients, d’âge médian 57 ans [38–66], de groupe pronostique IMDC intermédiaire (n = 5) ou mauvais (n = 2), ont eu une néphrectomie après ICI (nivolumab + ipilimumab [n = 3], nivolumab + tivozanib [n = 1] ou nivolumab seul [n = 3]). Les données périopératoires et les résultats postopératoires ont été analysées.RésultatsParmi les sept patients ayant eu une néphrectomie, la durée moyenne de traitement par ICI était de 20 mois [6–36]. La durée opératoire moyenne était de 256 minutes [190–345] et les pertes sanguines moyennes de 157 mL [40–300]. Dans 71,4 % des cas (5/7), des difficultés chirurgicales ont été décrites (adhérences, remaniements inflammatoires). Dans 2 cas, l’indication ou la voie d’abord a dû être changée. Le taux de complications postopératoires était de 42,9 % (3/7) et la durée moyenne d’hospitalisation était de 6 jours [2–11]. Il n’y a pas eu de décès postopératoire. L’analyse anatomopathologique montrait une infiltration lymphocytaire et/ou macrophagique dans 5 cas et une réponse pathologique complète dans 1 cas. Après un suivi moyen de 17 mois, 85,7 % (6/7) des patients étaient vivants sans progression et sans traitement systémique.ConclusionEn cas de réponse complète sur les sites métastatiques après traitement par ICI, une néphrectomie « de clôture » est faisable et permet des réponses complètes prolongées. Cependant, la chirurgie est techniquement difficile avec des adhérences et des remaniements fréquents dus à une infiltration inflammatoire. Une prise en charge dans un centre spécialisé est souhaitable pour limiter la morbidité périopératoire.