ObjectifsAnalyser les facteurs prédictifs d’échec du traitement conservateur du traumatisme rénal de haut grade, en les comparant à la littérature, dans une optique d’améliorer la prise en charge.MéthodesÉtude analytique descriptive et rétrospective sur une période de 12 ans (juin 2003 au juin 2015) de tous les patients qui avaient un traumatisme du rein de haut grade (III, IV, V) selon la classification de l’association américaine de chirurgie du traumatisme (AAST). Le traitement conservateur est considéré comme absence d’aucune intervention chirurgicale à l’admission et durant l’hospitalisation (néphrographie, néphrectomie partielle, néphrectomie totale). La nécessité d’une intervention endo-urologique ou embolisation n’est pas considéré comme échec du traitement conservateur. L’analyse statistique multivariée par régression logistique multiple a été réalisée en utilisant le logiciel SPSS avecp > 0,05 comme seuil de signification.RésultatsDe 140 patients avec traumatisme rénal, 73 présentaient un traumatisme rénal majeur. Le grade III représentait 49 % des cas, 46 % de grade IV, et 5 % de grade V. Le taux de réussite du traitement conservateur était de 83 %, et le taux d’échec après traitement conservateur était de 17 % (1 III, 4 IV, 8 V). Les principales complications qui ont conduit à l’échec des traitements conservateurs étaient hémorragie secondaire chez 5 patients, la détérioration de l’état hémodynamique chez 6 patients, et l’urinome chez 5 patients (Tableau 1).ConclusionL’attitude conservatrice doit être adoptée avec prudence dans le cas du traumatisme rénal de haut grade. Les facteurs pronostics retrouvés dans cette étude permet de mieux sélectionner les patients qui peuvent bénéficier de cette attitude.