ObjectifsÉvaluer l’évolution de la fonction rénale après néphrectomie partielle (NP) sur rein unique et rechercher des facteurs prédictifs d’altération de celle-ci.Matériel et méthodesQuarante-cinq cas de néphrectomie partielle sur rein unique, opérés en monocentrique entre 1988 à 2014, ont été analysés rétrospectivement. Les données clinicopathologiques pré-, per- et postopératoires ont été recueillies au sein de la base de données UroCCR. Nous avons évalué l’évolution postopératoire précoce, à moyen et long terme du débit de filtration glomérulaire (DFG). Les facteurs prédictifs d’altération de la fonction rénale et de recours à l’hémodialyse ont été recherchés en analyse multivariée.RésultatsL’âge moyen des patients était de 61 ans (± 10,8). Le DFG préopératoire et la taille tumorale moyens étaient respectivement de 59,6 mL/min (± 18,7) et 3,9 cm (± 2,6). Un clampage vasculaire d’une durée médiane de 20 min (2–60) a été réalisé dans 41 cas (91 %). Le suivi moyen était de 66 mois (± 47). Les DFG moyens étaient respectivement de 46,4 mL/min, 50,3 mL/min et 53,1 mL/min à j5, 1 mois postopératoire et à la date des dernières nouvelles (DDN). Une diminution du DFG ≥ 20 % a été constatée à j5 postopératoire chez 20 patients (44,4 %) puis, à la DDN, chez 16 patients (35,5 %). Cinq patients (11 %) ont été contraints à l’hémodialyse définitive (HD). La taille tumorale > 4 cm (p = 0,006) et la durée opératoire (p = 0,003) étaient les seuls facteurs prédictifs d’une diminution du DFG à j5 postopératoire. À 1 an de suivi, le RENAL ns ≥ 10 était le seul facteur prédictif de diminution du DFG (p = 0,0007). Le DFG moyen préopératoire était significativement corrélé à la mise en dialyse définitive (p = 0,023).ConclusionLa NP permet de garantir l’autonomie rénale à long terme de la majorité des patients sur rein unique. La taille et la complexité tumorales mais aussi le DFG préopératoire apparaissent comme des facteurs déterminants de l’évolution postopératoire de la fonction rénale. La prise en considération de ces facteurs non modifiables devrait permettre une meilleure individualisation des patients à haut risque d’insuffisance rénale postopératoire.Niveau de preuve5.