ObjectifLe but de notre étude a été d’évaluer les facteurs prédictifs et les résultats carcinologiques à long terme des patients opérés d’une cystectomie totale pour cancer de la vessie et dont le résultat histologique final ne mettait plus en évidence de tumeur résiduelle.Patients et méthodesDe 1988 à 2002, 192 patients ont eu une cystectomie totale pour tumeur de vessie. Aucune tumeur résiduelle (pT0) sur la pièce de cystectomie n’a été mise en évidence chez 22 patients (11,5 %). Aucun patient n’avait de métastase à distance ou d’atteinte ganglionnaire lors du bilan initial.RésultatsLes facteurs prédictifs d’avoir une absence de tumeur résiduelle sur la pièce de cystectomie (pT0) ont été un antécédent de chimiothérapie néo-adjuvante (p = 0,0079), un délai entre la résection de vessie et la cystectomie supérieur à 12 semaines (p = 0,0014) et une résection de vessie initiale jugée complète (p = 0,0036). Le suivi moyen de ces 22 patients a été de 70 ± 46 mois. Lors de ce suivi, deux patients (9 %) ont eu une récidive pelvienne et dix patients sont décédés dont un d’une évolution de son cancer de la vessie. Les survies globale, spécifique et sans récidive à cinq ans ont été de 75 %, 100 % et 94 %, respectivement. Nous avons mis en évidence une meilleur survie spécifique (p = 0,0007) et sans récidive (p < 0,0001) chez les patients n’ayant plus de tumeur sur la pièce de cystectomie (pT0) par rapport aux patients ayant une tumeur résiduelle (pT+) mais sans différence sur la survie globale (p = 0,0574).ConclusionL’absence de tumeur résiduelle (pT0) sur une pièce de cystectomie totale pour cancer de la vessie a été un bon facteur pronostique sur la survie à long terme même si des évolutions tumorales ont été observées. Un geste de résection complet et une chimiothérapie néo-adjuvante ont joué un rôle bénéfique probable sur le devenir de ces patients.