ButRechercher des critères permettant d’expliquer l’incidence élevée des échecs du diagnostic d’angiomyolipome (AML) en préopératoire.MatérielEntre 1989 et 2007, 2657 patients ont été opérés d’une tumeur rénale au CHU Dupuytren de Limoges et au CHU de Cochin à Paris. Dans 85 cas (3,2 %), ces tumeurs rénales étaient des AML sur l’analyse anatomopathologique. Le groupe dont le diagnostic d’AML avait été posé avant la chirurgie et celui dont le diagnostic préopératoire était ignoré ont été comparés.RésultatsL’âge moyen des patients était de 57 ans et le sex-ratio de cinq femmes pour un homme. La taille moyenne des AML était de 5,4 cm. Les patients étaient symptomatiques dans 46 % des cas (39/85). Le diagnostic d’AML était ignoré en préopératoire chez 62 patients (73 %). En analyse multivariée, la faible taille de l’AML, sa faible proportion de graisse et le sexe masculin étaient des paramètres significativement associés à un échec du diagnostic préopératoire d’AML (respectivement,p < 0,001,p < 0,018 etp < 0,008).ConclusionL’incidence des échecs du diagnostic d’AML en préopératoire est élevée. Le diagnostic paraît particulièrement difficile lorsque la tumeur est de petite taille ou si elle contient une faible proportion de graisse. En outre, cette étude montre que le diagnostic d’AML est trop souvent ignoré chez les hommes. L’augmentation de résolution des scanners et la réalisation de biopsies des tumeurs de moins de 4 cm pourraient améliorer le diagnostique des AML et éviterait ainsi un recours inutile à la chirurgie.