Les troubles du rythme représentent, à côté de la maladie coronarienne et de l'insuffisance cardiaque, le troisième visage de la cardiopathie hypertensive. Les arythmies ventriculaires ont longtemps focalisé l'attention du fait de leur risque létal potentiel, une augmentation de la prévalence des morts subites ayant été retrouvée au cours de l'hypertension artérielle en présence d'une hypertrophie ventriculaire gauche. En fait, l'hypertrophie ventriculaire gauche est plus un intégrateur du risque chez l'hypertendu qu'un facteur de risque d'arythmie ventriculaire, les troubles du rythme ventriculaire symptomatiques demeurant exceptionnels en l'absence d'une coronaropathie associée. En revanche, à l'étage auriculaire l'hypertrophie ventriculaire gauche, par ses conséquences hémodynamiques, source d'un remodelage atrial anatomique, structural et électrique, est directement à l'origine des arythmies atriales. L'hypertension artérielle est ainsi devenue une des principales causes de fibrillation atriale qui représente le problème rythmique essentiel au cours de la cardiopathie hypertensive. En effet, par ses conséquences cardioemboliques et hémodynamiques, la perte de la systole auriculaire étant un des facteurs déclenchants essentiels de l'insuffisance cardiaque à fonction systolique préservée, la fibrillation atriale joue un rôle pronostique majeur au cours de l'hypertension artérielle et est devenue ainsi une des cibles thérapeutiques du traitement antihypertenseur.