L'incidence des blocs auriculoventriculaires complets (BAVc) postopératoires a été réduite à 1–4 % grâce à l'amélioration des techniques chirurgicales et à une meilleure connaissance anatomique des voies de conduction. La persistance du BAVc au-delà du 7ejour postopératoire constitue une indication d'implantation d'un stimulateur cardiaque car le BAVc est le plus souvent la conséquence d'une section directe peropératoire des voies de conduction. Le BAVc congénital est une affection rare mais grave en raison de son caractère potentiellement mortel dès la période anténatale ou les premiers jours de vie. Les maladies auto-immunes maternelles représentent l'étiologie la plus fréquente, les autres causes étant les malformations des structures cardiaques et en particulier les doubles discordances. Les blocs d'origine immunologique semblent s'installer secondairement après la maturation du faisceau de His et sont reconnus dès la 16esemaine d'aménorrhée. Dans ces cas, le risque de récurrence est plus important et implique une surveillance accrue pendant la grossesse suivante entre la 18eet la 24esemaine. Le diagnostic de certitude du BAVc se fait sur l'ECG de surface et le Holter ECG des 24 heures, montrant une bradycardie avec une dissociation auriculoventriculaire. La bonne tolérance initiale ne préjuge pas d'une mort subite dans l'évolution pour laquelle il n'existe pas de facteurs prédictifs clairement identifiés. De plus, la bradycardie peut être mal tolérée et être responsable d'asthénie, d'intolérance d'effort. Elle peut même évoluer vers une cardiomyopathie dilatée. De fait, l'implantation prophylactique, notamment en cas de bradycardie marquée, est de plus en plus souvent proposée.