IntroductionIl n’existe en français que peu d’instruments mesurant la satisfaction de couple qui mettent l’accent sur la perception individuelle de la relation. Des cadres de soins comme celui d’un service de psychiatrie de liaison en milieu hospitalier pourraient tirer bénéfice d’un questionnaire s’adaptant à une variété de profils cliniques.ObjectifCet article propose une révision et une validation en langue française de l’Échelle de satisfaction maritale (ESM; Roach, Frazier, and Bowden, 1981), un questionnaire auto-reporté de 48 items visant à évaluer la satisfaction individuelle dans une relation de couple.MéthodeUn échantillon de 349 personnes provenant de la population générale et âgées de 20 à 85 ans a répondu à l’ESM, à l’Échelle d’ajustement dyadique (EAD; Baillargeon, Dubois, & Marineau, 1986 ; Spanier, 1976), ainsi qu’à des questions relatives à la situation sociodémographique. Une analyse factorielle exploratoire n’ayant pas permis de valider la structure unidimensionnelle de l’ESM à 48 items telle que postulée par les auteurs, le nombre d’items a été réduit à 14.RésultatsCette version brève de l’échelle (ESM-14) a ensuite été validée au moyen d’une analyse de réplication interne, d’une forte validité de critère avec l’EAD (rs = 0,73,p < 0,001), d’une consistance interne excellente (α = 0,961, IC à 95 % [0,955, 0,967]), d’une forte fidélité par test-retest (rs = 0,90, CI à 95 % [0,85, 0,93],p < 0,001, Z = − 0,033,p = 0,973), ainsi que de fortes corrélations entre chaque item et le score total (> 0,69). L’ESM-14 s’est par ailleurs montrée capable de différencier les individus avec ou sans détresse conjugale (AUC = 0,97), alors qu’aucune donnée sociodémographique ne semblait avoir une influence significative sur la satisfaction relationnelle.ConclusionL’ESM-14 apparaît ainsi être un instrument de mesure à même d’évaluer avec fiabilité la satisfaction individuelle dans une relation de couple chez des adultes provenant de la population générale.