La question des grossesses adolescentes en milieu scolaire demeure un sujet d’actualité dans plusieurs pays en développement. Chaque année, des dizaines de cas de ces grossesses sont enregistrés dans les établissements scolaires au Togo. Le présent article s’intéresse à l’environnement familial des élèves dans l’explication du phénomène de grossesses précoces en questionnant l’effectivité des discussions parents-enfants sur la sexualité ainsi que leurs effets sur la persistance des grossesses adolescentes en milieu scolaire. Il se fonde en outre sur les données de l’enquêteLes approches multisectorielles pour prévenir les grossesses précoces dans les collèges au Togoréalisée par l’Unité de Recherche Démographique de l’Université de Lomé en 2018. Les résultats révèlent que, - étant socialisés dans un contexte où la sexualité est un sujet tabou -, les parents discutent peu des sujets relatifs à la sexualité avec leurs adolescent.e.s. Ce silence qui, selon les parents, vise à préserver le plus possible les adolescent.e.s de la pratique de sexualité comporte cependant un revers pour ceux-ci, car au lieu d’être informés au sein de l’unité familiale avec toutes les explications possibles, ils/elles la découvrent plutôt via des canaux incontrôlés (médias, réseaux sociaux) ou des tiers qui ne sont pas nécessairement les meilleurs canaux d’apprentissage sur la vie sexuelle, d’où (en partie) la recrudescence des grossesses adolescentes en milieu scolaire au Togo.