La sexologie d'Édouard Toulouse ne désigne pas un savoir ou des techniques visant la solution des problèmes sexuels à des fins d'épanouissement individuel. Elle est définie comme une science de la sexualité, science qui ne peut être que synthétique et comme un instrument au service de la prophylaxie et de l'hygiène mentale. Au-delà de la réduction et de la disparition de la psychopathie, il s'agit de résoudre par la sexologie un problème qui est à la fois celui de la quantité et de la qualité de la population. Les deux principales créations d'Édouard Toulouse — l'Association d'études sexologiques et la Société de sexologie — sont de ce fait inséparables de son eugénisme et de son projet de biocratie c'est-à-dire d'un ordre social et politique fondé sur la science et sur la détermination des besoins humains par les médecins et les biologistes.