Une étude prospective a été réalisée afin de préciser les caractéristiques actuelles des patients atteints de pneumocystose (PPC), d’identifier ceux qui pourraient recevoir une prophylaxie et d’évaluer l’intérêt du dosage de S-adénosyl méthionine (SAM) pour le diagnostic non invasif de cette infection. Les paramètres analysés étaient les maladies sous-jacentes, les traitements immunosuppresseurs reçus durant les deux ans précédant la PPC et le chiffre de lymphocytes CD4+ au moment du diagnostic. Cinquante-six patients ont été inclus d’âge moyen 64 ± 14 ans (23–82). Les maladies sous-jacentes étaient une hémopathie (n = 24, 43 %) et/ou une tumeur solide (n = 14, 25 %) et/ou une maladie de système (n = 15, 27 %) et/ou une transplantation (n = 4,7 %). Au cours des deux années précédentes, 37 (66 %) patients ont reçu des traitements immunosuppresseurs dont cyclophosphamide (n = 22, 39 %), vincristine (n = 13, 23 %), cytarabine (n = 6, 11 %), méthotrexate (n = 5, 9 %), étoposide (n = 4, 7 %) et rituximab (n = 12, 21 %). Quarante (71 %) patients ont reçu une corticothérapie pour une durée supérieure à un mois et un de l’infliximab. Le chiffre moyen des lymphocytes était de 0,47 × 109/l (0,02–73,8). La valeur médiane du nombre de lymphocytes CD4+ était de 0,11 × 109/l (0–1,4). Le dosage de SAM a été réalisé chez 21 patients à j ± 2 du diagnostic. La valeur médiane de la concentration sérique était de 10 ng/l (5,7–90). Les maladies sous-jacentes et les traitements immunosuppresseurs associés au risque de PPC ont évolué. Le chiffre des lymphocytes CD4+ ne permet pas de préciser les indications de la prophylaxie chez ces patients.