Se connecter
Rechercher

Hygiène et allergie : les micro-organismes des fermes sont-ils protecteurs ?

Auteurs : Vuitton D-A, Dalphin J-C1
Affiliations : 1Unité de recherche « Santé–Environnement rural-Université de Franche-Comté » (EA 2276), université de Franche-Comté et réseau « RAFT–PAPPA », CHU, 25030 Besançon, France
Date 2006 Octobre 9, Vol 16, Num 4, pp 220-238Revue : Journal de mycologie médicaleType de publication : revue de la littérature; DOI : 10.1016/j.mycmed.2006.10.003
Revue générale / General review
Résumé

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, une augmentation sans précédent des maladies allergiques atopiques a été observée. Jusqu'à la fin duXXe siècle, chaque décennie a vu doubler le nombre de patients atteints des principales manifestations cliniques de l'atopie, asthme, rhinite allergique et dermatite atopique. Depuis la décennie 1990, de très nombreuses études épidémiologiques transversales ont été réalisées. Elles ont montré que les manifestations de l'atopie sont effectivement plus fréquentes : 1) dans les pays industriellement développés que dans les pays pauvres ; 2) dans les villes que dans les campagnes ; 3) dans les villes relativement protégées de la pollution industrielle mais touchées par la pollution automobile ; 4) dans les familles à enfant unique que dans les familles nombreuses ; 5) chez les enfants qui ont eu moins de maladies infectieuses en raison de leur mode de vie et/ou d'une vaccination et/ou de la prise fréquente d'antibiotiques ; 6) paradoxalement, dans les populations épargnées par les infections parasitaires. Par ailleurs, au sein des populations rurales, les enfants nés dans des familles vivant dans des fermes sont significativement protégés contre les maladies et/ou la sensibilisation atopiques. La combinaison des résultats épidémiologiques a fait naître une hypothèse explicative commune, l'hypothèse de l'« hygiène » capable de rendre compte des observations en les resituant dans les concepts immunologiques de l'équilibre Th1–Th2. Le cas particulier de la protection contre les allergies par l'environnement de la ferme est particulièrement intéressant, car il intègre de nombreux facteurs possibles de prévention, susceptibles d'interférer avec l'immunité innée pour moduler l'orientation des réponses immunitaires. Parmi ces facteurs, les endotoxines bactériennes sont les premiers candidats, mais d'autres substances d'origine bactérienne et mycobactérienne, des substances d'origine fongique et peut-être également parasitaire, ainsi que des allergènes (des animaux, du pollen) présents dans les fermes sont susceptibles, dans les premiers mois de la vie et même dès la période de gestation, de réguler l'équilibre cytokinique et/ou les mécanismes effecteurs de l'immunité qui sont à l'origine des maladies allergiques. L'étude européenne PASTURE se propose de tester dans une étude prospective de cohorte comportant 1000 enfants européens vivant ou non à la ferme les hypothèses issues des études transversales antérieures afin d'identifier les facteurs en cause.

Mot-clés auteurs
Allergie; Atopie; Hygiène; Ferme; Immunomodulation; Micro-organismes; Endotoxines; Animaux (bovins; chats; chiens); Allergènes;
 Source : Elsevier-Masson
Accès à l'article
 Accès à distance aux ressources électroniques :
Exporter
Citer cet article
Vuitton D-A, Dalphin J-C. Hygiène et allergie : les micro-organismes des fermes sont-ils protecteurs ?. J Mycol Med. 2006 Oct 9;16(4):220-238.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


[Haut de page]

© CHU de Rouen. Toute utilisation partielle ou totale de ce document doit mentionner la source.