Les éosinophiles sont classiquement retrouvés au cours d'affections parasitaires ou allergiques. Longtemps caractérisés par leur dualité fonctionnelle, bénéfique ou néfaste selon les cibles sur lesquelles s'exerce leur activité cytotoxique, les éosinophiles ont acquis au cours des dernières années un statut unanimement reconnu d'« acteurs » de la réponse immunitaire. Une hyperéosinophilie sanguine et/ou tissulaire impose une démarche méthodique d'investigations reposant sur l'anamnèse, le contexte clinicobiologique et les caractéristiques de l'hyperéosinophilie, qui permettent d'orienter le diagnostic. À côté des causes parasitaires, allergiques ou médicamenteuses qui sont les plus fréquemment observées, on identifie aussi des éosinophilies au cours d'affections variées (maladies de système, hémopathies ou cancers). Quand l'enquête étiologique demeure néanmoins infructueuse, l'hypothèse d'un syndrome hyperéosinophilique doit être systématiquement évoquée, en raison de la sévérité potentielle de ses atteintes viscérales, en particulier cardiaques, d'autant que des progrès considérables ont été récemment réalisés non seulement dans la physiopathologie mais aussi dans la prise en charge thérapeutique de ce syndrome.