L'hépatite B constitue un problème mondial et national de santé publique. Le virus est présent à de très fortes concentrations dans les liquides biologiques, il est transmissible selon différentes modalités liées au sang, à l'activité sexuelle et à la transmission maternofœtale. Les infections sont souvent inapparentes ce qui n'empêche pas une évolution vers la chronicité. On estime le nombre de porteurs chroniques à 300 000 en France et 350 millions dans le monde. Le meilleur moyen préventif repose sur la vaccination ; les vaccins plasmatiques ou obtenus par génie génétique sont à base d'antigène d'enveloppe du virus (Ag HBs). Le schéma vaccinal actuellement le plus pratiqué comporte trois injections (s'étendant sur 6 mois : 0-1-6). Le vaccin est très immunogène et confère une immunité protectrice supérieure à 95 % du nouveau-né à l'adulte jeune. Grâce à la mémoire immunitaire, les sujets répondeurs sont vraisemblablement protégés pour la vie, même après disparition des anticorps anti-HBs protecteurs. Ce vaccin est bien toléré, les effets indésirables très médiatisés n'ont pas été prouvés par des études cas-témoin. La vaccination permet de réduire de plus de 95 % la transmission mère-enfant par vaccination du nouveau-né, elle a entraîné une quasi-disparition des hépatites B chez les professionnels de santé, a permis une réduction considérable des infections, du portage chronique et de ses conséquences dans les populations largement vaccinées (≈ 90 %) et même chez les sujets non vaccinés par réduction de la circulation du virus. De plus, le vaccin a montré qu'il permettait de réduire significativement des carcinomes hépatocellulaires. L'objectif de l'Organisation mondiale de la santé est une vaccination planétaire. En France, si les professionnels de santé sont bien vaccinés, les groupes à risque sont peu protégés et le taux de couverture vaccinal est très insuffisant chez les nourrissons et les adolescents. Une politique vaccinale dynamique doit être engagée pour vacciner à plus de 90 % les nourrissons et instituer pendant quelques années une vaccination de rattrapage avant l'âge de 13 ans, tout en renforçant la vaccination des groupes à risque.