Différents patients pensent souffrir d'un excès de flatulences qui les handicaperait dans leur vie sociale et/ou qui serait dû à un problème médical. Face à cette demande, les médecins ont tendance à demander de multiples investigations biologiques, radiologiques et endoscopiques. Ces examens visent essentiellement à éliminer une cause organique mais ne sont d'aucune utilité pour expliquer la symptomatologie. De plus, cette approche diagnostique aboutit généralement à la prescription de thérapeutiques inadaptées. Après quelques rappels sur la physiologie des gaz digestifs, le but de cette mise au point est donc de proposer une conduite à tenir rationnelle face à un patient consultant pour des flatulences excessives. On peut adopter la stratégie suivante : compter le nombre de gaz émis par jour (normal si < 20/j) ; analyser, si possible, la composition gazeuse d'une flatulence afin de déterminer si l'augmentation du débit rectal de gaz provient de l'air dégluti (aérophagie : l'azote N2est le gaz prédominant), ou d'une production intraluminale accrue au niveau du côlon (dioxyde de carbone CO2, hydrogène H2et méthane CH4sont majoritaires) ; adapter le traitement en se basant sur l'origine des gaz rectaux. Seuls les conseils diététiques ont démontré leur efficacité à ce jour. Les probiotiques pourraient cependant venir prochainement modifier la prise en charge thérapeutique des pathologies liées aux gaz digestifs.