Bien qu'il soit utilisé depuis très longtemps et par de nombreux médecins, l'efficacité réelle du traitement dit « freinateur » par hormones thyroïdiennes reste controversée. En cas de nodule thyroïdien unique, les méta-analyses des quelques études randomisées récentes, plutôt en faveur du traitement, ne donnent pas de résultats suffisamment probants pour que son utilisation soit officiellement recommandée. Il est peu justifié en cas de goitre nodulaire ancien, mais peut être efficace si le goitre est récent et homogène, ou en cas de thyroïdite de Hashimoto associée, même en l'absence d'hypothyroïdie. Après thyroïdectomie partielle, une éventuelle insuffisance thyroïdienne doit être substituée, mais si l'hormone thyréotrope (TSH) est normale, le traitement préventif des récidives n'a pas une utilité démontrée. L'indication la plus solide du traitement est la prévention des récidives des cancers thyroïdiens mais même dans cette indication les posologies sont revues à la baisse dans les formes de bon pronostic : ce traitement n'est en effet pas dénué de risque, notamment cardiovasculaire, surtout chez les personnes les plus âgées.