ContexteChaque année en France surviennent 4000 traumatismes crâniens pédiatriques modérés ou sévères, grêvés d’une morbi-mortalité importante. La prise en charge initiale vise à limiter les lésions secondaires via un monitorage multimodal. L’EEG d’amplitude (aEEG) n’a pas été évalué dans cette indication.ObjectifsÉvaluer les apports diagnostique et pronostique de la tendance aEEG dans le traumatisme crânien en réanimation.MéthodesNous avons rétrospectivement recueilli les données cliniques, électrophysiologiques et thérapeutiques, les imageries et le devenir des enfants hospitalisés en réanimation pédiatrique au CHU de Reims pour traumatisme crânien modéré ou sévère, entre le 01/01/2015 et le 31/08/2018, avec monitorage cérébral continu par aEEG. Nous avons caractérisé l’aEEG par période de 6 h selon : sa qualité, la classification d’Hellström-Westas, les valeurs moyennes des marges inférieure et supérieure, la présence de modulation, la détection de crises. Les corrélations électrocliniques ont été étayées par des tests de Student, Khi2, Anova selon les variables considérées.RésultatsQuarante-et-un patients ont présenté un traumatisme crânien modéré ou sévère, dont 27 ont bénéficié d’un monitorage aEEG. En moyenne, l’enregistrement débutait dans les 4 premières heures pour 93 h. La présence d’une modulation avant 6 h et 12 h de vie était significativement associée à un meilleur devenir. La détection de crises convulsives n’était pas péjorative dans cette observation.ConclusionLe monitorage aEEG est facilement réalisable dans cette population. La présence précoce d’une modulation des amplitudes est associée à un bon pronostic. Un travail prospectif est nécessaire pour évaluer l’apport d’un monitorage continu aEEG/EEG couplé.