La plupart des patients sarcoïdosiques se plaignent de fatigue, même en dehors de toute activité objective de leur maladie. L’origine de cette fatigue n’est pas connue. Nous avons fait l’hypothèse que le système nerveux périphérique somatique moteur et que le système nerveux autonome pouvaient jouer un rôle et nous avons testé cette hypothèse en utilisant des questionnaires et des tests objectifs : le test d’Ewing, le Sudoscan et l’électroneuromyographie. Nous avons inclus huit patients sarcoïdosiques qui se plaignaient de fatigue (4 hommes et 4 femmes, âgés en moyenne de 55 ans). Cinq de ces patients présentaient une anomalie au test d’Ewing en faveur d’une dysautonomie. Toutefois, aucune corrélation significative n’a pu être retrouvée entre le score de fatigue (FAS) et le score de dysautonomie d’Ewing. Aucune corrélation significative n’était non plus retrouvée entre le FAS et le score de neuropathie des petites fibres (SFNSL). En revanche, une corrélation positive significative était retrouvée entre le niveau de fatigue des patients (évalué par le FAS) et la latence distale motrice après effort bref. En conclusion, les atteintes du système nerveux autonome semblent fréquentes chez les patients sarcoïdosiques présentant une fatigue. Un problème d’adaptabilité à l’effort des fibres nerveuses motrices périphériques pourrait également participer à la physiopathologie de ces symptômes. Toutefois, de nouvelles études portant sur un nombre de patients plus important et avec une population contrôle devraient être réalisées pour confirmer ces résultats préliminaires. Ces futures études devraient également comporter une exploration du système nerveux central (notamment de l’excitabilité corticale) compte tenu du rôle potentiel de ces structures dans la genèse de la fatigue.