L'appareil respiratoire doit appporter l'oxygène nécessaire au métabolisme énergétique et rejeter le gaz carbonique produit. La détresse respiratoire aiguë se présente comme l'inadéquation entre la ventilation et les besoins métaboliques avec, pour conséquences, une hypoxie et/ ou une hypercapnie. Il existe donc des relations très étroites entre métabolisme énergétique, état nutritionnel, apport nutritionnel et ventilation. La détresse respiratoire peut être due à un trouble de la commande ventilatoire (coma d'origine neurologique ou toxique), à un trouble primitif ou secondaire de la fonction musculaire respiratoire (myasthénie, myopathies, dénutrition ou incisions chirurgicales), ou à un trouble au niveau de l'échangeur pulmonaire. La connaissance des relations entre nutrition et ventilation a un intérêt clinique direct. La dénutrition (comme les troubles ioniques) diminue la contractilité diaphragmatique et peut faire échec au sevrage du respirateur. Elle altère les défenses immunitaires pulmonaires et modifie la structure du parenchyme pulmonaire. Lors du syndrome d'une détresse respiratoire aiguë, la maladie et l'utilisation de fraction élevée d'oxygène créent une agression radicalaire la perfusion rapide d'émulsions de triglycérides à chaînes longues entraîne une diminution réversible, mais importante et préjudiciable du rapport PaO₂/FIO₂ associée à une élévation des résistances vasculaires pulmonaires. Enfin, un apport calorique supérieur aux dépenses énergétiques peut être la cause d'un épisode de détresse respiratoire ou de l'échec du sevrage de la ventilation par l'augmentation du travail respiratoire secondaire à la charge en CO₂ d'origine nutritionnelle.