Nutrition et insuffisance rénale chronique de l'enfant
Auteurs : Cochat P, Bonnet L1, Feber J1, Dubourg L1, Peretti N1, Saïd M1, Liponski I1, Buttet C1La prise en charge nutritionnelle de l'enfant urémique est indissociable du degré de fonction rénale résiduelle. Lorsque celle-ci est inférieure à 25 %, apparaissent à divers degrés un ralentissement de la vitesse de croissance, une anémie, une hyperparathyroïdie, une moindre tolérance aux variations d'apports hydrosodés et une anorexie. L'évaluation de l'état nutritionnel repose sur les mesures anthropométriques (poids, taille, vitesse de croissance, périmètre crânien, plis cutanés) en privilégiant les scores de déviation standard, sur quelques paramètres biochimiques simples (protéinémie, calcémie, phosphatémie, parathormonémie, rapport urée/créatinine) et parfois sur des méthodes biophysiques (absorptiométrie biphotonique). Les principes modernes de la nutrition de l'enfant insuffisant rénal s'orientent vers un laxisme prudent, dans la mesure où plusieurs stratégies applicables à l'adulte ne sont pas validées à une période de la vie où la maturation cérébrale et la croissance staturale priment sur la dégradation de la fonction rénale. Dans la plupart des cas, l'objectif est donc de respecter les apports recommandés, ce qui implique souvent une alimentation entérale chez le nourrisson. Outre la diététique, d'autres thérapeutiques ont un impact nutritionnel (hormone de croissance et érythropoïétine recombinantes). Ces manipulations sont adaptées aux différentes situations d'insuffisance rénale (traitement conservateur, transplantation, hémodialyse, dialyse péritonéale) et aux traitements qui en découlent.