Les compléments alimentaires (CA) sont à la mode. Cependant, la régulation de ce marché florissant porté par Internet est, à ce jour, imparfaite. Pour ce qui concerne la France, d’après l’étude INCA3, près de 30 % des adultes et près de 20 % des enfants en consomment. Cependant, en dehors des carences avérées, la preuve rigoureuse d’efficacité en est le plus souvent faible ou nulle. Ceci est notamment le cas de la plupart des CA proposés comme prévention ou « adjuvant » en oncologie. Ceci est également le cas des huiles de poissons ou des omégas 3 dans le cadre du risque cardiovasculaire et de la plupart des probiotiques. Par contre, des effets indésirables et des risques sont possibles et avérés. En France, ces derniers sont colligés depuis 2009 par l’ANSES, dans le cadre de la mission « Nutrivigilance ». Des avis et mises en garde sont régulièrement publiés à destination des autorités publiques, des professionnels de santé et des consommateurs. Outre, des toxicités spécifiques (notamment hépatiques) ou allergies, liées notamment à des plantes ou à des ingrédients biochimiques, des problèmes d’allégations non autorisées, d’adultération (fraude) de la composition, de mésusages, etc. ne sont pas exceptionnelles. Il est important que les consommateurs et les patients : (a) soient informés de l’importance d’un approvisionnement via un circuit bien authentifié ; (b) indiquent aux professionnels de santé la consommation de ces produits, notamment en cas d’apparition d’effets indésirables. Les populations spécifiques, fragiles (sujets âgés, pathologies chroniques, femmes enceintes, enfants), doivent également être mises en garde.