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Bénéfices- risques de la chirurgie bariatrique chez les patients bipolaires

Auteurs : Chalopin S1, Borel AL2, Coumes S2, Betry C2
Affiliations : 1Endocrinologie, diabétologie, nutrition2Endocrinologie, diabétologie, nutrition, CHU Grenoble Alpes, Grenoble, France
Date 2020 Avril, Vol 34, Num 1, pp 80-81Revue : Nutrition clinique et métabolismeDOI : 10.1016/j.nupar.2020.02.413
P191
Résumé

Introduction et but de l’étudeLa prévalence des troubles bipolaires chez les patients obèses en attente de chirurgie bariatrique est estimée à 1,5 %–3,4 %. Parmi ceux-ci, 0,4 à 0,7 % ont un trouble bipolaire en phase active. En France une évaluation psychiatrique est recommandée avant une chirurgie bariatrique afin d’identifier les contre-indications psychiatriques à la chirurgie. Dans le cadre des troubles bipolaires, aucun consensus n’émerge actuellement pour savoir s’ils doivent représenter ou non une contre-indication à cette chirurgie. Cette étude a pour objet de documenter le bénéfice-risque de la chirurgie bariatrique chez les patients souffrant de troubles bipolaires.Matériel et méthodesL’étude consiste en une revue systématique de la littérature. Puis les résultats d’une enquête sur les pratiques, réalisée auprès des Centres Spécialisés de l’Obésité (CSO) français, sont rapportés. Enfin, trois cas cliniques issus de la cohorte « Severe Obesity Outcome Network » (SOON) du CSO Grenoble Arc Alpin sont présentés.Résultats et analyse statistiqueIl y a peu d’études dans la littérature concernant le devenir après une chirurgie bariatrique des patients souffrants de troubles bipolaires. Le bénéfice sur la perte de poids reste présent et démontré mais des complications psychiatriques ont été rapportées. La quasi-totalité des 11 centres CSO répondeurs ont déjà réalisé des chirurgies bariatriques chez des patients souffrants de troubles bipolaires, lorsqu’ils étaient stabilisés. Dans la plupart des cas, les suites ont été marquées par des décompensations du trouble psychiatrique avec au minimum, la nécessité d’un renforcement thérapeutique. Les trois cas cliniques rapportés concernent des décompensations sur un mode maniaque ou hypomaniaque dans les suites de la chirurgie.ConclusionCe travail a mis en évidence que la chirurgie bariatrique montre une efficacité pondérale chez les patients souffrant de trouble bipolaire. Toutefois, le risque de déstabilisation du trouble psychiatrique semble réellement émerger des retours d’expérience des cliniciens et des très peu nombreuses études publiées sur ce sujet. Ce travail permet d’ores et déjà de déconseiller la chirurgie bariatrique lorsque le trouble bipolaire n’est pas stable. Il est nécessaire d’annoncer aux patients ce risque afin qu’ils puissent participer à la discussion du bénéfice-risque de la chirurgie avec une information complète. Il paraît indispensable que le patient ait un suivi psychiatrique régulier qui puisse être renforcé au cours de la première année postopératoire. Un recueil prospectif par des essais randomisés-contrôlés, de l’évolution postopératoire de ces patients est nécessaire pour renforcer nos connaissances sur ce sujet.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Chalopin S, Borel AL, Coumes S, Betry C. Bénéfices- risques de la chirurgie bariatrique chez les patients bipolaires. Nutrition clinique et métabolisme. 2020 Avr;34(1):80-81.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2020.


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