Introduction et but de l’étudeL’oxydation lipidique présente une courbe en forme de cloche en fonction de l’intensité de l’exercice. Des travaux anciens montraient que cette courbe était influencée par le poids corporel, le sexe et l’âge. Cependant, des travaux tout récents remettent en question ces données classiques. Nous avons l’occasion unique de réévaluer toutes ces relations sur une importante base de données de plus de 5000 calorimetries d’effort.Matériel et méthodesNotre base de données comprend 5258 calorimétries (3618 femmes et 1640 hommes) effectuées en milieu hospitalier pour cibler l’entrainement. La mesure de l’oxydation des lipides et des glucides est effectuée au cours d’un test d’exercice sous-maximal avec quatre paliers de 6 min permettant d’atteindre un état stable d’échanges gazeux. Les courbes d’oxydation lipidique en fonction de l’intensité de l’exercice ont été comparées selon le sexe, l’indice de masse corporelle IMC et l’âge.Résultats et analyse statistiqueEn moyenne, le point d’oxydation maximale des lipides est retrouvé à 47 ± 1 % de VO2max. À ce niveau, les sujets oxydent 209,5 ± 1,37 mg/min de lipides. L’oxydation maximale des lipides corrigée pour le poids est significativement décalée à droite de 8 à 15 % chez les femmes comparativement aux hommes (p = 0,05). Lorsque l’oxydation des lipides est rapportée à la masse musculaire les femmes oxydent davantage de lipides (+ 10 à 21 %) que les hommes (p = 0,025). L’oxydation des lipides durant l’exercice diminue significativement avec l’âge (p < 0,01) et est plus faible lorsque l’IMC s’élève (p < 0,01).ConclusionCette étude montre sur une vaste base de données que la capacité d’oxyder les lipides à l’exercice est légèrement plus élevée en moyenne chez les femmes, et est diminuée avec l’obésité et le vieillissement.