La dénutrition protéino-énergétique est une complication fréquente de l’insuffisance rénale chronique. Elle est le fruit de multiples facteurs, notamment l’anorexie en lien avec le syndrome urémique, l’inflammation chronique, l’acidose métabolique, l’inactivité physique, les désordres métaboliques endocriniens, et enfin les troubles d’ordre cardiaque. La dialyse en elle-même contribue à ce phénomène, par un effet catabolique lors du contact du sang avec la membrane, et par une fuite directe d’acides aminés et de sucre vers le dialysat. La dénutrition est une complication grave de l’insuffisance rénale, favorisant le risque infectieux, le risque de chute, l’insuffisance cardiaque, et d’une façon générale, grevant fortement la mortalité. De nombreuses études ont mis en évidence un effet bénéfique de l’hémodialyse quotidienne sur les paramètres nutritionnels. On note ainsi une augmentation significative du taux d’albumine circulant, une augmentation du tour de biceps et une augmentation du poids sec par rapport à l’hémodialyse tri-hebdomadaire. On observe également une meilleure correction de l’acidose métabolique, et une diminution des besoins des patients en érythropoïétine de synthèse. Ces résultats sont concordants avec l’association linéaire déjà démontrée entre ces paramètres nutritionnels et la qualité de la dialyse, estimée par le rapport Kt/V. La dialyse quotidienne est effet pourvoyeuse in fine d’un Kt/V hebdomadaire pratiquement équivalent au double de celui obtenu en hémodialyse tri-hebdomadaire. Enfin, la qualité de vie des patients traités par hémodialyse quotidienne semble être significativement améliorée. Ce mode d’épuration extra-rénal semble être dès lors une approche prometteuse pour la prise en charge des patients insuffisants rénaux chroniques.