DisciplineClinique.Introduction et but de l’étudeL’écrasement et l’ouverture des médiacaments (MDT) peuvent être une source d’iatrogènie (incompatibilité, inefficacité, toxicité). C’est pourquoi le CLAN et la Pharmacie du CHIV ont réalisé une EPP (Évaluation des pratiques professionnelles) afin d’effectuer un état des lieux et de prendre des mesures correctives selon les recommandations.Matériel et méthodesL’EPP a été réalisée dans trois services : réanimation, chirurgie et gériatrie. Un questionnaire a été adressé aux infirmières (IDE) concernant les modalités de préparation des MDT en cas de troubles de la déglutition ou de sonde naso-gastrique (SNG), sur l’adéquation de la prescription médicale et sur le bon usage des MDT. Par ailleurs, un suivi sur la pratique a été réalisé durant une semaine dans les trois services avec un questionnaire en rapport.Résultats et analyse statistiqueAu total, 41 IDE ont répondu aux 12 items. On constate un manque de connaissances concernant la possibilité d’écrasement selon la forme galénique et une absence de prescription médicale pour 77 % des IDE. En pratique, 71 % des MDT sont écrasés dans la chambre, sans gants (47 %) et sans masque (94 %) et pour 29 % dans le couloir. 88 % sont donnés avec de l’eau et 12 % avec du yaourt. Nous avons donc rédigé une procédure institutionnelle rappelant la nécessité légale d’une prescription médicale de l’écrasement/ouverture des MDT. Nous avons répertorié tous les MDT disponibles sur le CHIV et renseigné leur écrasabilité et les alternatives. Ce tableau a été adapté à chaque service afin de l’afficher dans les postes de soins sous forme de poster. Sur le plan informatique, nous avons renseigné dans notre logiciel d’aide à la prescription la possibilité d’écraser/ouvrir les MDT afin de faciliter la prescription médicale. Enfin, nous avons acheté 50 broyeurs mécaniques qui permettent de broyer individuellement dans des sachets plastique les MDT et ainsi de réduire les contaminations croisées et l’exposition des soignants.ConclusionAu total, cette EPP nous a permis de voir qu’il n’y avait pas d’outils permettant une optimisation de la prise des MDT chez les patients atteints de troubles de la déglutition ou avec une SNG. La diffusion d’outils (informatique et poster) ainsi que la mise en place de broyeurs mécaniques sera complémentée par une formation des personnels soignants et médicaux. Il serait, par ailleurs, intéressant de refaire une EPP afin de vérifier l’impact de ces mesures.