Introduction et but de l’étudeEn dépit de l’utilité démontrée de la transthyrétine dans le dépistage de la dénutrition, son utilisation demeure controversée principalement pour deux raisons : l’influence de l’état inflammatoire sur sa valeur et l’absence de consensus sur les seuils à utiliser. Une étude rétrospective menée sur une large cohorte nous a permis de proposer de nouveaux seuils ([transthyrétine] < 0,2 g/L pour la dénutrition et [transthyrétine] < 0,11 g/L pour la dénutrition sévère) permettant de ne pas sous-diagnostiquer la dénutrition [1]. Le but de la présente étude était double : valider prospectivement ces seuils et démontrer l’utilité de la transthyrétine y compris en présence d’une inflammation.Matériel et méthodesL’étude prospective que nous avons conduite au sein de 29 services appartenant à notre centre hospitalo-universitaire a été réalisée entre octobre 2015 et mars 2016. Les patients, sélectionnés en fonction de la valeur des concentrations de transthyrétine (normale : ≥ 0,2 g/L ; basse : < 0,2) et de protéine c-réactive [CRP] (basse : < 15 mg/L ; haute : ≥ 15) ont été répartis en quatre groupes : [transthyrétine]normale/CRP]basse(n = 50), [transthyrétine]normale/[CRP]haute(n = 50), [transthyrétine]basse/[CRP]haute(n = 57), [transthyrétine]basse/[CRP]basse(n = 59). Le statut nutritionnel des participants (non dénutris,n = 138 contre dénutrition modérée,n = 43 contre dénutrition sévère,n = 35) était déterminé cliniquement.RésultatsParmi les 216 patients sélectionnés, les prévalences de dénutrition étaient significativement différe...