Le traitement des formes sévères d’anorexie mentale est un véritable défi thérapeutique, mais il reste controversé. La nutrition entérale (NE), thérapeutique d’appoint, peut trouver ici une place tout à fait justifiée qui peut même se retrouver au premier plan dans les situations où le pronostic vital est engagé en raison de la gravité de la dénutrition. Ce traitement répond à la logique de l’exigence nécessaire des thérapeutes quels qu’ils soient, à savoir la restauration d’un poids minimum et d’un état nutritionnel normal à terme. Elle peut être conduite dans toutes les structures de prise en charge de l’anorexie y compris les services de psychiatrie. Seules les formes de dénutrition extrêmes nécessitent des unités spécialisées qui conduiront une renutrition très prudente pour éviter les effets du syndrome de renutrition inapproprié. La nutrition entérale est alors conduite le temps nécessaire à sortir du danger vital et d’obtenir un progrès suffisant sur l’alimentation orale qui doit rester largement encouragée par l’équipe tout au long de la période de nutrition entérale. Pour conduire au mieux l’approche multidisciplinaire de cette pathologie dont les répercussions sont aussi bien somatiques que psychiques, la formalisation d’un fonctionnement en réseau semble nécessaire.