Objectif de l'étude. –Face au problème récurrent de la précipitation phosphocalcique dans les mélanges de nutrition parentérale pédiatrique, cette étude expérimentale a eu pour objectif de comparer la solubilité de deux sels de phosphore (phosphate de potassium et glucose-1-phosphate), apportés seuls ou en mélange l'un avec l'autre, vis-à-vis du calcium, dans les solutions de nutrition parentérale pédiatrique.Matériel et méthode. –La solubilité des phosphates de calcium a été étudiée par observation visuelle et par mesure de la contamination particulaire sur 18 mélanges nutritifs de composition variable (glucose : 200 g/L, acides aminés : 10 à 30 g/L, sodium : 30 mmol/L, potassium : 31 mmol/L, calcium :12 à 25 mmol/L, phosphore : 20 à 30 mmol/L, magnésium : 3 mmol/L, oligoéléments). Elle a été comparée en fonction de la nature du sel de phosphore utilisé : phosphates de potassium, glucose-1-phosphate ou mélange de ces deux sels.Résultats. –Des concentrations de 20 mmol/L de calcium et de 30 mmol/L de phosphore peuvent être atteintes dans les mélanges de nutrition parentérale (contenant 20 g/L d'acides aminés) si l'apport de phosphore est fait sous forme de glucose-1-phosphate ou d'un mélange phosphate de potassium et glucose-1-phosphate ; en revanche ces concentrations sont incompatibles en utilisant le phosphate de potassium seul puisqu'un précipité se forme. Les spécifications de la pharmacopée européenne en matière de contamination particulaire sont respectées : le nombre de particules de diamètre supérieur ou égal à 10 μm est, pour tous les mélanges testés inférieur à 5 particules/mL (norme : ≤ 25 particules/mL) à condition d'utiliser le glucose-1-phosphate pour au moins 50 % de l'apport en phosphore.Conclusion. –Les résultats de cette étude confirment que la solubilité du phosphore vis-à-vis du calcium est augmentée avec le glucose-1-phosphate. Les besoins phosphocalciques de l'enfant en nutrition parentérale peuvent être couverts tout en limitant les complications iatrogènes.