Quand et comment nourrir l'intestin agressé ?
Auteurs : Berger Mette M1Les arguments en faveur de la nutrition entérale sont nombreux en soins intensifs, mais elle est souvent difficile à réaliser à cause des particularités du patient agressé. Le pylore est fréquemment fermé et le péristaltisme réduit sous l'effet de la ventilation mécanique, de l'usage de sédatifs, d'opiacés et de catécholamines. Les contre-indications sont rares. La nutrition nasogastrique est le mode de nutrition le plus simple. En cas d'échec, reflété par des résidus gastriques > 300 mL et des déficits énergétiques, l'accès post-pylorique permet généralement des apports suffisants. Néanmoins, il convient de surveiller quotidiennement les apports, car la nutrition entérale est souvent interrompue, résultant en des apports caloriques insuffisants. Une nutrition mixte, intraveineuse d'appoint et entérale, permet d'éviter les bilans énergétiques négatifs persistants. La nutrition entérale peut être démarrée précocement, dans les 24 premières heures, chez la majorité des patients: des bénéfices cliniques de cette nutrition précoce ont pu être démontrés chez les polytraumatisés et les brûlés graves. En réanimation, la nutrition par débit continu offre plusieurs avantages comparé à la nutrition cyclique ou intermittente. L'utilisation de protocoles de nutrition facilite le suivi quotidien.