Facteurs pronostiques cliniques et biologiques de l'insuffisance intestinale chronique
Auteurs : Messing B, Crenn P1L'insuffisance intestinale chronique résulte le plus souvent d'une résection étendue de l'intestin grêle, secondaire soit à une ischémie intestinale, soit à la maladie de Crohn: c'est le syndrome de grêle court. Dans celui-ci, la probabilité de survie à cinq ans est, chez l'adulte, de 60 % en cas de dépendance permanente à la nutrition parentérale. La survie est d'autant moins bonne que la longueur de grêle restant est faible et que le côlon n'est plus en circuit. La majeure partie des décès sont reliés soit à des complications extra-intestinales, notamment vasculaires, de la maladie causale soit à l'hépatopathie fibrosante associée à la nutrition parentérale de longue durée, soit aux complications infectieuses de la voie centrale. Les facteurs de sevrage de la nutrition parentérale sont liés à la présence d'une hyperphagie et à l'importance de l'amputation digestive, permettant l'expression ou non d'une adaptation intestinale. Les facteurs pronostiques biologiques de l'insuffisance intestinale s'appuient sur les bilans digestifs hydro-électrolytiques et énergétiques mais également sur la mesure de la concentration plasmatique post-absorptive de citrulline, acide aminé produit par les entérocytes, qui semble un marqueur biologique intéressant de la masse entérocytaire, très corrélé à la longueur et à l'absorption résiduelle de l'intestin grêle restant.