Hydratation et méningites
Auteurs : Floret DDate 1998 Octobre 13, Vol 6, Num 2, pp 199-202Revue : Archives de pédiatrieType de publication : article de périodique; DOI : 10.1016/S0929-693X(99)80209-7A la suite des travaux de l'équipe de Kaplan, la restriction hydrique fait partie des mesures thérapeutiques recommandées dans les méningites bactériennes depuis une vingtaine d'années. Cette recommandation s'appuie sur la constatation de taux plasmatiques élevés d'arginine vasopressine chez les enfants avec méningite bactérienne, élévation interprétée comme le témoin d'un syndrome d'hypersécrétion inappropriée d'hormone antidiurétique. Des travaux récents démontrent que l'élévation des taux plasmatiques d'arginine vasopressine dans les méningites est en fait secondaire à l'hypovolémie, et que non seulement la restriction hydrique n'améliore pas le pronostic des méningites mais qu'elle augmente le risque d'évolution défavorable. A la lumière de ces données récentes, il apparaît donc que dans la majorité des cas de méningites bactériennes de l'enfant, les apports en eau et en sel perfusés dans les premiers jours du traitement doivent être normaux, voire légèrement supérieurs aux besoins pour compenser un déficit hydrique habituellement présent. Le syndrome d'hypersécrétion inappropriée d'hormone antidiurétique est une éventualité rare dans les méningites bactériennes. Son diagnostic repose sur l'association d'une hyponatrémie avec persistance d'une natriurèse élevée et d'une osmolalité urinaire supérieure à l'osmolalité plasmatique. Dans ces cas seulement s'applique une restriction hydrique modérée associée à une recharge sodée.