L’obésité est avec l’hypertrophie des végétations et des amygdales un des facteurs de risque principaux du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) de l’enfant. Elle est associée à une fréquence et une sévérité accrue du SAOS, et constitue également un facteur prédictif de la persistance et de l’aggravation du SAOS dans le temps. Le SAOS de l’enfant est associé à une morbidité d’organe qui touche avant tout le développement neurocognitif et comportemental. Les conséquences cardiovasculaires et métaboliques sont moins importantes chez l’enfant que chez l’adulte. Des interactions réciproques entre le sommeil en général, le SAOS, l’obésité et des dysrégulations de l’homéostasie métabolique ont été mises en évidence, ce qui rend très difficile l’établissement du rôle exact de l’obésité dans la morbidité d’organe liée au SAOS. Aucune étude n’a jusqu’à présent réussi à démontrer que l’obésité était associée à une « sur-morbidité d’organe » dans le SAOS de l’enfant. Elle est toutefois associée à une efficacité moindre des traitements du SAOS et, en particulier, de l’adéno-amygdalectomie. Les complications per- et postopératoires sont plus fréquentes et plus sévères chez l’enfant obèse. Le recours à un traitement par pression positive continue (PPC) est donc plus fréquent chez l’enfant obèse mais la compliance de celui-ci à la PPC est moins bonne que chez l’enfant non obèse. En conclusion, l’obésité de l’enfant constituant un problème de santé publique à l’échelle mondiale, sa prévention constitue une des mesures les plus efficaces pour diminuer l’incidence et la morbidité associée au SAOS de l’enfant.