Il est important de connaître dès l’école maternelle les facteurs associés aux difficultés scolaires pour essayer, si possible, d’y remédier. Six cent cinquante-quatre enfants ont été suivis de la grande section de maternelle (GSM) à la fin du collège et répartis en deux groupes : avec difficultés scolaires (groupe DS) en cas de redoublement ou d’échec au diplôme national du brevet des collèges (n = 217, 33,2 %) ; sans difficultés scolaires (groupe non DS) en cas de réussite au brevet et en l’absence de redoublement. Chez les adolescents avec DS, comparés aux non-DS, il y avait, quand l’enfant était en GSM, plus de garçons, plus d’antécédents médicaux significatifs et plus de retards de langage signalés dans le carnet de santé. Concernant les facteurs familiaux, il y avait, en cas de DS, plus de parents qui n’avaient pas obtenu le baccalauréat, plus de familles où l’enfant ne vivait pas avec ses deux parents, moins de rituels d’endormissement et plus d’enfants élevés exclusivement par la mère avant l’entrée à l’école maternelle. Le pourcentage d’élèves avec DS passait de 9,5 % quand aucun facteur n’était présent ou 12 % quand un seul facteur était présent, à 85,6 % en présence de plus de 4 facteurs. L’influence de ces facteurs restait identique après exclusion de l’analyse statistique des enfants présentant des retards ou des pathologies. Quand les parents sont peu éduqués ou la situation familiale difficile, il serait possible d’agir pour diminuer le risque de difficultés scolaires. Cela est notamment suggéré par le rôle du type de garde précoce et des rituels d’endormissement.