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Comprendre le neurodéveloppement du langage, une nécessité pour prévenir les troubles des apprentissages de l’enfant ?

Date 2013 Septembre 10, Vol 20, Num 9, pp 994-999Revue : Archives de pédiatrieDOI : 10.1016/j.arcped.2013.06.004
Mise au point
Résumé

Les connaissances cliniques et radiologiques sur le développement du langage chez l’ancien prématuré comparées à celles chez le nourrisson nous permettent d’argumenter la nécessité d’explorer les éléments sensorimoteurs conjointement requis au bon développement du langage. Il existe précocement des représentations du langage maternel dans les aires sensorielles visuelles, auditives et motrices du nourrisson, activées ou stabilisées par les mouvements buccofaciaux et articulatoires. L’architecture fonctionnelle du langage est différente chez les enfants vulnérables comme les prématurés. Nous avons déjà évoqué l’impact du dysfonctionnement précoce de la motricité fine des praxies faciales dans cette population qui présentait des troubles de compréhension. Une récente méta-analyse a confirmé cette difficulté croissante de compréhension entre 3 et 12 ans, posant la question de la qualité des processus linguistiques initiaux. Une analyse précise et référencée du langage dès 3 ans devrait être complétée par des épreuves sensorimotrices pour évaluer les éventuelles contraintes à l’automatisation des bases neurolinguistiques. Le bilan habituel à cet âge prévoit l’exclusion de troubles sensoriels et de la communication et propose une guidance et une socialisation. Cependant, une étude récente a montré l’inefficacité d’un « bain langage renforcé » à 2 et 3 ans chez une population d’enfants vulnérables. Notre étude sur le langage et la motricité du prématuré LAMOPRESCO (praticien hospitalier de recherche clinique [PHRC] national 2010) a évalué le langage et les habilités sensorimotrices des enfants nés prématurés (< 33 semaines d’aménorrhée [SA]) de 3 ans et demi sans paralysie cérébrale. Les enfants fragiles ont été randomisés en deux groupes, l’un stimulé selon un protocole individuel précis, l’autre bénéficiant d’une guidance. Notre critère de jugement principal était la phonologie, en supposant que celle-ci soit composée de la qualité des intégrations sensorimotrices très précoces et stabilisées par la motricité buccofaciale de l’enfant avant 5 ans. Cette dynamique intégrative développementale valide la « théorie motrice de la perception de la parole ». L’évaluation précise et précoce du langage et de ses contraintes devrait ainsi permettre de différencier et préciser les prises en charge pour tous les enfants quels que soient leurs antécédents et pathologies.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Comprendre le neurodéveloppement du langage, une nécessité pour prévenir les troubles des apprentissages de l’enfant ?. Arch Pediatr. 2013 Sep 10;20(9):994-999.
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Dernière date de mise à jour : 23/03/2017.


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