ObjectifDéfinir chez l’enfant l’apport des signes cliniques et du test de diagnostic rapide (TDR) dans le diagnostic de la grippe H1N1 aux urgences.MéthodeL’étude a été menée dans le service d’accueil des urgences (SAU) pédiatriques de l’hôpital Nord à Marseille. Du 18 août au 14 décembre 2009 les enfants à tester étaient définis selon les recommandations. Ils bénéficiaient d’un TDR et d’une PCR (polymerase chain reaction) H1N1. Par ailleurs, du 3 novembre au 3 décembre 2009, la présentation clinique était rapportée (céphalée, courbature, frisson, diarrhée, température).RésultatsSur l’ensemble de la période, 1122 enfants ont été testés. La grippe a été confirmée pour 367 enfants (32,1 %). Sur un total de 558 couples TDR/PCR, le TDR avait une sensibilité de 65,2 % [55,8–73,6], une spécificité de 99,5 % [98,1–100], une valeur prédictive positive (VPP) de 97,5 % [91,8–100], une valeur prédictive négative (VPN) de 91,2 % [90,3–91,5] et des rapports de vraisemblances positifs et négatifs de 153,7 [53,5–452,9] et 0,393 [0,387–0,411]. Les données cliniques étaient disponibles pour 504 enfants dont 328 âgés de plus de 2 ans. Après 2 ans et en analyse multivariée, seules les céphalées étaient associées à une PCR positive (Odds ratio ajusté [ORa] = 2,53 [1,25–5,12]). Les critères céphalée ou courbature possédaient les meilleurs indices diagnostiques avec notamment une VPN de 75,8 %. Parmi les enfants ayant une PCR positive, la diarrhée était plus fréquente avant 2 ans (OR = 2,76 [1,19–6,40]). L’association des signes cliniques au TDR en améliorait la sensibilité (90,9 % [85,2–94,6]).ConclusionUne démarche clinique associant TDR et signes cliniques sélectionne de façon pertinente les enfants à traiter par antiviral.