L’émergence des thérapies moléculaires ciblées constitue une avancée majeure en oncologie car elles diffèrent des traitements classiques de chimiothérapie et de radiothérapie considérés comme peu spécifiques. Si la cellule cancéreuse reste la cible principale de ces agents thérapeutiques, la stratégie antiangiogénique constitue une nouvelle approche distincte visant les vaisseaux tumoraux. Ce concept est désormais reconnu pour le traitement de plusieurs tumeurs solides de l’adulte : l’anticorps anti-vascular endothelial growth factor(VEGF) humain, le bevacizumab, ainsi que les inhibiteurs des récepteurs à tyrosine kinase du VEGF, le sunitinib et le sorafénib, ont récemment été approuvés par la Federal Food and Drug Administration (FDA) et la European Medicines Agency (EMEA) dans le traitement du cancer colorectal, le cancer rénal ainsi que le cancer du poumon non à petites cellules. D’autres agents antiangiogéniques sont en cours d’évaluation à l’échelle préclinique et clinique de phase I et II. Cependant, que savons-nous sur l’utilisation de ces traitements dans les tumeurs solides de l’enfant tels que les sarcomes, les tumeurs embryonnaires et les tumeurs neuronales ? De nombreux travaux ont montré que le neuroblastome était une tumeur dépendante de l’angiogénèse. Pourtant, il existe peu d’études cliniques évaluant ces agents dans le cadre de protocoles thérapeutiques. Nous rappelons ici les mécanismes d’angiogénèse décrits dans le neuroblastome ainsi que les résultats précliniques et cliniques d’agents antiangiogéniques dans cette tumeur. Ce travail démontre clairement que d’autres études cliniques sont nécessaires afin d’intégrer ces nouvelles substances prometteuses dans la stratégie thérapeutique du neuroblastome.