Le but de ce travail est d’analyser le mode de présentation clinique, ainsi que la prise en charge des occlusions intestinales de l’enfant par malrotation intestinale isolée.Patients et méthodesNous avons analysé rétrospectivement les dossiers d’enfants admis dans notre service du 1erjuin 1996 au 31 mars 2007 pour une occlusion intestinale par malrotation. Les malrotations intestinales associées à un syndrome malformatif (laparoschisis, omphalocèle, hernie diaphragmatique) ont été exclues.RésultatsIl s’agissait de 11 patients dont 7 garçons et 4 filles, âgés de 1 j à 11 ans au moment du diagnostic (âge médian 14 j). Ils présentaient des vomissements bilieux (7 cas) ou alimentaires associés à une perte de poids (2 cas), des épisodes de malaises (pâleur) associés à une malnutrition (2 cas), un mélæna (1 cas) ; un diagnostic avait été évoqué en période anténatale. Le transit œsogastroduodénal avait permis d’établir le diagnostic de malrotation chez 6 enfants, confirmé par une échographie-doppler dans 3 cas. L’échographie-doppler avait été suffisante pour affirmer le diagnostic de malrotation chez 4 enfants conduisant à une laparotomie en urgence. Dans 1 cas, le diagnostic de malrotation avait été établi en peropératoire. Au cours de la laparotomie, nous avons constaté un volvulus du grêle chez 7 patients, une bride de Ladd chez 3 patients ; dans deux cas, la malrotation et l’ischémie intestinale résiduelle étaient les seules anomalies faisant évoquer un volvulus spontanément détordu. Parmi les anomalies rotatoires intestinales, on notait 10 cas de mésentère commun incomplet (arrêt de la rotation à 180°) et un cæcum mobile.ConclusionLe diagnostic de malrotation intestinale isolée de l’enfant doit être évoqué devant un tableau d’occlusion intestinale, signalé notamment par des vomissements bilieux. Le pronostic fonctionnel et vital dépend d’une prise en charge précoce et adaptée.