ObjectifsÀ travers une étude de 20 cas, nous avons évalué la place des échographies postnatales systématiques dans le bilan d’une fente labiopalatine (FLP) isolée.Population et méthodesQuatre-vingt échographies postnatales systématiques ont été réalisées chez 20 nouveau-nés porteurs d’une FLP. Treize enfants ont bénéficié d’un diagnostic échographique anténatal, le type de fente et les éventuelles malformations associées ont été notés. Le caryotype a été pratiqué d’une manière systématique. Une consultation anténatale était programmée avec les membres de l’équipe multidisciplinaire prenant en charge les FLP qui détaillaient aux parents les modalités de la prise en charge des enfants. Chez 7 enfants, l’existence d’une FLP a été constatée à la naissance. Tous les enfants ont bénéficié d’un examen clinique et des examens complémentaires échographiques systématiques postnataux.RésultatsParmi les 13 enfants ayant bénéficié d’un diagnostic anténatal, le caryotype était normal dans 11 cas. Dans 10 cas, les FLP étaient sans anomalies associées, l’échographie anténatale ayant mis en évidence des malformations associées dans 3 cas. Les constatations cliniques et échographiques postnatales confirmaient ces données. Le caryotype était normal chez 6 enfants dont la FLP avait été découverte après la naissance. Parmi ces 7 enfants, l’examen clinique et les échographies réalisées à titre systématique n’ont trouvé des anomalies associées que dans 1 cas.ConclusionLes examens complémentaires biologiques ou radiologiques peuvent être multiples et variés. Dans notre série, la réalisation systématique des échographies n’a pas apporté d’éléments supplémentaires par rapport aux constatations cliniques à la naissance. Notre objectif étant le dépistage très précoce des anomalies, nous accordons une grande importance aux explorations anténatales et aux examens cliniques postnataux accompagnés des explorations orientées par ces constatations. Le risque élevé d’avoir une anomalie chromosomique nous conforte dans la pratique systématique d’un caryotype en période anténatale chez les enfants porteurs d’une FLP, même isolée. La réalisation du caryotype après la naissance chez les enfants porteurs d’une FLP (en l’absence de caryotype anténatal) doit être motivée uniquement par les signes d’appel cliniques.