Le marquage radioisotopique des plaquettes à l’oxinate d’indium-111 est indiqué dans les thrombopénies périphériques afin de déterminer la durée de vie des plaquettes et définir les sites de séquestration en vue d’une splénectomie. Deux méthodes de détection existent pour identifier si la rate et/ou le foie exercent une séquestration plaquettaire : les sondes à scintillation et l’imagerie par gamma-caméras. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer in vivo ces deux techniques de détection et plus particulièrement la technique d’imagerie innovante par caméra CZT à grand champ. De juillet 2020 à octobre 2021, 9 patients ont été inclus dans l’étude. Pour chaque patient, des comptages par sonde digiBase® (Ortec-Ametek, Berwyn, Pennsylvanie, États-Unis) et des acquisitions par caméra CZT 360° Veriton-16CT® (Spectrum Dynamics Medical, Césarée, Israël) ont été réalisés tous les jours pendant 5 jours. Les comptages par sonde du cœur, du foie et de la rate ont été effectués par deux opérateurs différents. Sur les images obtenues sur caméra, le nombre de coups a été mesuré soit par segmentation des organes soit par volume d’intérêt (VOI) de forme sphérique placé en zone homogène dans le tissu. Pour chaque examen, les rapports rate/cœur et foie/cœur ont été déterminés afin d’étudier leur évolution en fonction du temps. La durée de prise en charge du patient ainsi que son ressenti selon la méthode de détection ont également été recueillis. Les tests statistiques ont été réalisés avec un risque α de 5 %. 100 % des interprétations obtenues par la sonde et par la caméra concordaient. La reproductibilité inter-opérateur des comptages par sonde a été démontrée mais l’inconvénient restait la détection des rayonnements émis par les organes voisins lors des mesures. Concernant la détection par caméra, les comptages obtenus avec la méthode de contourage des organes étaient inférieurs à ceux retrouvés par la méthode des VOI sphériques. Le temps de comptage par sonde (en moyenne 30 min/jour) était significativement supérieur à celui d’acquisition par la caméra (22 min/j) (p < 0,001). L’évaluation du ressenti des patients n’a pas montré de différence significative (p = 0,34 concernant l’appréciation de la méthode etp = 0,48 pour la durée d’examen), mais 56 % d’entre eux ont préféré la méthode par gamma-caméra. Cette étude sur un échantillon de faible effectif a donc conclu à la non-discordance des deux méthodes de détection et à un gain de temps avec l’utilisation de la caméra.