IntroductionLe syndrome de la dent couronnée est une forme d’arthrite microcristalline touchant les structures abarticulaires odonto-atloïdiennes, liée à des dépôts de pyrophosphates de calcium ou d’hydroxy-apatite. Nous présentons le cas d’un patient de 76 ans présentant un tableau de cervicalgies atypiques subaigües avec syndrome inflammatoire biologique pour lequel le diagnostic de syndrome de la dent couronnée a été posé en scintigraphie osseuse puis en TEP/TDM.Présentation du casHomme de 76 ans aux antécédents de diabète de type 2, dyslipidémie, glaucome, chirurgie de Dupuytren, hospitalisé pour l’exploration d’un syndrome inflammatoire biologique avec CRP à 89 mg/L, hyperéosinophilie et cervicalgies atypiques irradiant en régions occipitale et mastoïdienne gauche, apparus depuis un mois dans les suites d’un malaise. L’ensemble du bilan étant négatif, une scintigraphie osseuse a été réalisée et retrouvait des calcifications denses, amorphes, en couronne, aux faces antérieure et latérale gauche de la dent de l’odontoïde, modérément hyperfixantes, interprétées comme un syndrome de la dent couronnée, des foyers d’arthrose cervicale peu fixants et un aspect d’enthésopathie supra-épineuse droite. Un complément d’exploration par TEP/TDM au 18F-FDG retrouvait un hypermétabolisme intense de la capsule antérieure C1-C2 et un plus modéré en arrière de l’odontoïde, interprétés comme une capsulite atlanto-axoïdienne et syndesmo-odontoïdienne à hydroxyapatite. La nature apatitique des dépôts était retenue d’après leur caractère dense et amorphe et la distribution péri-articulaire de l’hypermétabolisme, les dépôts de pyrophosphate de calcium étant eux plutôt linéaires, peu denses (classique calcification linéaire du ligament transverse de l’odontoïde) avec une atteinte préférentiellement articulaire. Le syndrome douloureux et inflammatoire a régressé spontanément, concordant avec l’hypothèse diagnostique, les poussées de la maladie étant dues à des épisodes inflammatoires de résorption des calcifications, durant classiquement quelques semaines.ConclusionLe syndrome de la dent couronnée est une entité radioclinique peu fréquente, mais à laquelle le médecin nucléaire peut être confronté notamment lors de bilans de cervicalgies et de syndrome inflammatoire biologique. Sa connaissance sur le plan clinique, morphologique et scintigraphique permet d’éviter les erreurs d’interprétation et la multiplication des examens.