ObjectifsLes tumeurs germinales se situent au 2erang des tumeurs de l’ovaire. Le tératome mature est la tumeur ovarienne bénigne la plus fréquente et constitue 99 % des tératomes ovariens.Matériels et méthodesUne femme de 24 ans nous avait été adressée pour un traitement complémentaire par iode 131 après une thyroïdectomie pour un carcinome papillaire thyroïdien. Le balayage scintigraphique réalisé à 48 heures de l’IRAthérapie mettait en évidence une hyperfixation cervicale évoquant de banals résidus thyroïdiens et une hyperfixation pelvienne inhabituelle, intense et focale. La tomoscintigraphie couplée au scanner mettait en évidence un très probable tératome ovarien gauche avec un contingent de cellules thyroïdiennes expliquant la fixation. Le bilan a été complété par une IRM pelvienne concluant à un aspect compatible avec un kyste dermoïde de 8 cm. Une kystectomie gauche a été réalisée confirmant le diagnostic de tératome mature.RésultatsLes tératomes ovariens sont des tumeurs issues de cellules germinales pluripotentes et sont composés de tissus dérivant d’une ou plusieurs des 3 lignées cellulaires embryonnaires. Il existe 3 types de tératome en fonction de la différenciation tissulaire : le tératome mature, immature et monodermique. Le tératome mature est une tumeur solide bénigne composée uniquement de tissus matures. Elle touche plutôt la femme jeune. Il est composé d’au moins 2 des 3 lignées de cellules souches. Il se présente fréquemment sous une forme kystique (kyste dermoïde) contenant une portion solide correspondant au nodule de Rokitansky composé d’un mélange de tissus matures issus des 3 feuillets embryonnaires (phanères, dents ou calcifications, tissu musculaire ou nerveux…). Le kyste est le plus souvent riche en graisse, signe quasi pathognomonique d’un tératome. La découverte d’un tératome nécessite une confrontation à une IRM pelvienne. La surveillance annuelle est une option pour les kystes dermoïdes asymptomatiques de moins de 4 à 6 cm. En revanche, la chirurgie est indispensable pour les kystes symptomatiques, de grande taille ou se modifiant. En effet, le tératome mature peut dégénérer dans 1 à 2 % des cas en tératome immature, principalement chez les femmes de plus de 50 ans et pour des lésions de plus de 10 cm. De plus, le risque de torsion augmente avec la taille.ConclusionLors du balayage scintigraphique réalisé après une IRAthérapie, une fixation pelvienne inhabituelle doit faire évoquer un tératome ovarien.