ObjectifsLa thrombose veineuse rénale est une pathologie rare et souvent sous-diagnostiquée. Legold standardpour le diagnostic est la vénographie rénale sélective. Cet examen lourd est remplacé par des techniques non invasives comme l’échographie-doppler (souvent préféré car non irradiant), l’angio-TDM, l’angio-IRM ou la scintigraphie. Nous rapportons le cas d’un nouveau-né pour lequel une thrombose veineuse rénale a été diagnostiquée en scintigraphie rénale, alors que l’écho-doppler a été mis en défaut.Patient et méthodesUn nouveau-né a présenté le lendemain de l’accouchement un épisode d’hématurie, de fièvre, un contact lombaire gauche et une thrombopénie. Dans ce contexte de suspicion de thrombose veineuse rénale gauche, l’écho-doppler montre un rein gauche hypertrophié sans dilatation des cavités et l’absence d’argument pour une thrombose rénale à droite comme à gauche. Devant la forte suspicion clinique, est réalisée une scintigraphie rénale EDC-Tc99m (12 MBq) dynamique 20 min en incidence postérieure sur caméra Millenium GE, collimateur haute sensibilité.RésultatsLa scintigraphie retrouve l’absence d’imprégnation fonctionnelle rénale significative à gauche, évocatrice, dans le contexte, d’une thrombose rénale gauche. Le rein droit a une captation homogène, de bonne qualité et une phase d’élimination un peu ralentie (index d’élimination = 37 %). Le contrôle scintigraphique réalisé 3 mois après traitement montre une récupération fonctionnelle partielle avec une fonction rénale séparée de 80 % à droite et de 20 % pour le rein gauche qui apparaît hypotrophique.ConclusionsLa scintigraphie rénale est un examen sensible, non-néphrotoxique, non-opérateur dépendant et rapidement disponible. Tout comme l’écho-doppler, elle a sa place pour le diagnostic de la thrombose rénale, surtout chez les nourrissons pour qui les techniques alternatives sont plus difficiles à mettre en place. Elle apporte en plus une information fonctionnelle, permet un suivi et une évaluation de l’efficacité thérapeutique, pour une irradiation modérée. Ces thromboses se rencontrent aussi chez l’adulte (liées au syndrome néphrotique, à la greffe…) et la scintigraphie peut être contributive chez les patients peu échogènes ou insuffisants rénaux.