Afin de mieux comprendre comment les sportifs de haut niveau perçoivent les tests visant à évaluer leurs performances physiques, qu'ils passent régulièrement durant leur pratique sportive, une enquête a été menée par autoquestionnaire auprès de 150 athlètes lorrains de haut niveau. Les questionnaires, comprenant 15 items, sont adressés et recueillis par correspondance. Le taux de retour est de 0,72. Un formulaire incomplet est exclu. La population étudiée consiste en 107 sujets, moyenne d'âge: 22,4 ± 5,3 ans, composée de 69 hommes et de 38 femmes. En moyenne, en 1995, chaque athlète a effectué 1,5 test d'évaluation de la performance, mais 27 % n'en ont pas bénéficié du tout. Ce sont significativement les plus jeunes qui passent ces tests (âge moyen: 20,4 ans; p < 0,01). Les structures d'accueil sont principalement le Creps (28,4 % des cas), le terrain (14,7 %) et le cabinet médical privé (12,8 %). L'objectif majeur de ces tests, cité par 46 % des athlètes, est la mesure de la consommation maximale d'oxygène et la détermination des seuils lactiques. Selon 50 % d'entre eux, ces épreuves n'ont eu aucune influence sur leur pratique sportive, surtout pour les plus âgés (p < 0,05) et ceux qui ont passé moins de deux tests dans l'année (p < 0,001). Neuf entretiens ont permis d'expliciter ce jugement, et ont abouti notamment aux conclusions suivantes: 1) les résultats obtenus lors de ces tests étaient ininterprétables ou non transposables au terrain; 2) malgré sa demande, l'athlète n'a pas obtenu, de la part de son encadrement ou de l'équipe médicale responsable de la passation des tests, d'explications susceptibles de le convaincre de l'intérêt des tests. Ces résultats interrogent sur l'utilité réelle des tests d'évaluation pour les athlètes de haut niveau ou, au minimum, sur la façon dont les responsables leur en présentent l'utilité.