IntroductionL’enfant en situation de handicap mental a une prévalence d’obésité 2 fois plus élevée que ses pairs sans handicap[1]. L’alimentation déséquilibrée, l’excès de sédentarité et la réduction de l’AP en sont des déterminants essentiels. Pour y faire face, l’objectif de cette recherche-action est de programmer une stratégie d’accompagnement des enfants et leurs parents.MéthodesLe Centre de La Gabrielle accueille chaque année 150 enfants âgés de 6 à 18 ans, en situation de handicap mental, 33 % sont en surpoids–obésité[2]. Un programme de ré-équilibration nutritionnelle avec AP adaptée est mis en place selon un maillage entre le centre et les familles (éducation thérapeutique individuelle et de groupe). Le suivi, où chaque enfant est son propre témoin, porte sur des paramètres anthropométriques [z-score IMC (Z–S), rapport tour de taille/taille (TT/T)] et des tests de capacité physique [debout/assis –30 s, distance marche 6 min][3].RésultatsLes premiers résultats à 3 ans de ce suivi portent sur 25 enfants, âgés de 14 ± 3,3 ans, Z–S : 2,64 ± 1,04 ; TT/T : 0,540 ± 0,057 ; Z–S en fonction de TT/T :y = 0,042x + 0,427 : (1) Après 1 an de prise en charge : les tests de capacité physique augmentent de façon significative (p < 0,01) et le planning moyen d’AP passe de 1 h 30 à 4 h. Les variations de Z–S et TT/T ont une haute valeur prédictive de leur diminution ou augmentation ultérieures. (2) Après 3 ans de prise en charge : Z–S et TT/T(+0,05 ± 0,032) augmentent dans 48 % des cas, se stabilisent (–0,046 ± 0,037) dans 24 % et diminuent (0,006 ± 0,014) dans 28 %.ConclusionsCes données, encore préliminaires, manquent d’un recul suffisant pour évaluer le réel impact de cette stratégie ; néanmoins elles semblent montrer, dans ce contexte à haut risque que : (1) L’obésité n’est pas une fatalité. (2) L’AP adaptée joue un rôle clé. (3) L’appropriation de la démarche par les familles est incontournable. (4) Les perspectives d’amélioration reposent sur la qualité opérationnelle du maillage entre l’institution et la famille.