La vision est un élément sensoriel majeur dans la pratique sportive, quel que soit le niveau ou la discipline. La vision s’appuie sur un système sensoriel capteur d’informations dont l’œil est le principal élément. Cependant, les mécanismes de filtration ou d’amplification, les mécanismes plurimodaux et multisensoriels, les mécanismes cognitifs, les mécanismes de l’attention, de mémorisation, de représentation mentale sont parties intégrantes du système visuel. Cette architectonie si parfaite, mais complexe, peut facilement être déréglée si l’organe oculaire est lésé. Or, la pratique du terrain, quelle que soit la discipline expose à des traumatismes souvent dommageables, dont les effets secondaires se mesureront en termes de baisse de l’efficience visuelle, donc de baisse de performance pour l’athlète ou pire d’état de handicap. Les sportifs de haut niveau trouveront bénéfice des évaluations fonctionnelles issues des recherches en neurosciences. Et, en définitive si toute l’attention des médecins du sport et des entraîneurs est focalisée sur la préparation physique, le débit ventilatoire, la surveillance cardiovasculaire, le système visuel garde une place prépondérante. Ce type d’analyse aura même des conséquences paradoxales puisque l’observation de compensation de déficit fonctionnel visuel chez certains athlètes a été à l’origine d’une méthodologie de réadaptation de patients malvoyants. Par ailleurs, la pratique sportive est et doit être ouverte à tous. Certaines anomalies anatomiques ou fonctionnelles oculaires pourraient être considérées comme des obstacles irrémédiables à l’expression corporelle, comme la monophtalmie par exemple. Les progrès dans la connaissance du mécanisme sensoriel visuel permettent des perspectives intéressantes.