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Facteurs limitants de la performance en haute altitude : opération Everest III, Comex'97

Auteurs : Richalet J-P1
Affiliations : 1Laboratoire « réponses cellulaires et fonctionnelles à l'hypoxie », EA 2363, ARPE, université Paris 13, 74, rue Marcel-Cachin, 93017 Bobigny cedex, France
Date 2003, Vol 18, Num 1, pp 11-15Revue : Science & sportsType de publication : article de périodique; DOI : 10.1016/S0765-1597(02)00053-9
Article original
Résumé

Objectifs– L'objectif de l'opération « Everest III, Comex'97 » était d'évaluer les mécanismes physiologiques, psychologiques et pathologiques mis en jeu lors d'une exposition prolongée et progressive à une altitude extrême, jusqu'à 8848 m (altitude de l'Everest).Méthodes– Huit sujets masculins (23 à 37 ans) ont été étudiés en normoxie, puis, après une période de 6 j de pré-acclimatation à 4350 m, dans le caisson hypobare (Comex SA, Marseille) où ils sont restés 31 j, en passant progressivement de 5000 à 8848 m. Dix-huit protocoles réalisés par 14 équipes de recherche ont exploré divers aspects de l'acclimatation à la haute altitude.Résultats– La baisse du volume plasmatique est l'un des facteurs limitants de la performance physique en altitude, comme en témoigne l'augmentation de 9 % de VO2maxà 6000 m sous perfusion de 300 ml d'hydroxyethylamidon. Les réponses ventilatoires et cardiaques à l'hypoxie à l'exercice évoluent de façon inverse avec l'exposition prolongée à l'altitude : augmentation de la réponse ventilatoire et diminution de la réponse cardiaque. L'autorégulation de la circulation cérébrale est altérée au-delà de 7000 m. La fonction ventriculaire gauche est conservée jusqu'à 8000 m, malgré une élévation importante de la pression artérielle pulmonaire. La relaxation ventriculaire est altérée, peut-être du fait d'une gêne au remplissage ventriculaire. La baisse de l'ingestion alimentaire contribue à la perte de poids (5,4 kg en moyenne). Les habitudes alimentaires se modifient, avec des repas plus courts et plus fréquents, une attirance pour les aliments diminuée. La lipolyse du tissu adipeux est inhibée, suggérant, comme pour les récepteurs adrénergiques cardiaques, une désensibilisation liée à une modification des protéines G. Peu d'altérations psychologiques semblent se manifester en dessous de 6500 m d'altitude. Cependant, des troubles de l'humeur et un haut niveau d'anxiété ont été relevés et corrélés à d'autres paramètres physiologiques ou psychométriques.Conclusion– L'organisme humain est capable de développer des mécanismes d'ajustement très efficaces pour combattre une hypoxie sévère (PO2artérielle de 30,6 mmHg à 8848 m). Ces mécanismes permettent une vie au repos quasi normale, mais n'empêchent pas une diminution considérable des capacités physiques (VO2maxmoyenne diminuée de 59 % à 7000 m). Les capacités mentales sont également diminuées, mais seulement au-delà de 6500 m.

Mot-clés auteurs
Altitude; Hypoxie; Acclimatation; Mal aigu des montagnes; Everest;
 Source : Elsevier-Masson
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
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Richalet J-P. Facteurs limitants de la performance en haute altitude : opération Everest III, Comex'97. Sci Sports. 2003;18(1):11-15.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2017.


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