IntroductionL’immunothérapie par instillation intravésicale de bacille de Calmette et Guérin (BCG-thérapie) est le traitement le plus efficace des tumeurs de vessie n’infiltrant pas la musculeuse. La BCGite, infection généralisée ou localisée par le BCG, en est l’une des plus graves complications.État des connaissancesDans les suites d’une BCG-thérapie pour cancer de vessie, une fièvre persistant plus de 72 h associée à d’autres manifestions locales et/ou systémiques permet, en l’absence de diagnostic alternatif, de porter le diagnostic de BCGite. Celle-ci peut être localisée (le plus souvent à l’arbre génito-urinaire, aux os ou aux vaisseaux) ou disséminée (avec principalement des atteintes pulmonaires et hépatiques). L’existence de granulome sur les biopsies à distance de l’arbre génito-urinaire est un argument fort en faveur d’une BCGite dans un contexte évocateur. Le diagnostic de certitude microbiologique a récemment été amélioré par la PCR. La prise en charge, mal codifiée, repose sur une multithérapie antimycobactérienne (sans pyrazinamide) parfois associée à une corticothérapie en cas de signes généraux bruyants, et plus rarement à la chirurgie.ConclusionsLa BCGite, complication rare mais non exceptionnelle de la BCG-thérapie, peut avoir une présentation clinique hétérogène. Des études prospectives comparatives sont nécessaires afin d’en optimiser les modalités de prise en charge.