IntroductionLes carcinomes sarcomatoïdes (CS) sont des tumeurs dont la prise en charge est difficile car de mauvais pronostic et chimio-résistantes aux sels de platine. Certaines données pourraient suggérer une sensibilité aux inhibiteurs de PD-L1. Déterminer les biomarqueurs associés à cecheckpointimmunitaire paraît nécessaire pour prédire l’efficacité de ces nouveaux traitements.MéthodesLes données cliniques, anatomopathologiques et les tissus tumoraux issus d’exérèse chirurgicale des patients ayant un CS primitif pulmonaire opérés entre 1997-2013 étaient recueillis. L’expression du CD3 (clone SP7), CD4 (1F6), CD8 (C8/144b), CD20 (L26), CD163 (10D6), MPO (59A5), PD-L1 (5H1) était étudiée en IHC sur tissumicro-array. Le pourcentage de cellules positives/surface tumorale était utilisé comme score. Pour PD-L1, le seuil de positivité était de 1 %.RésultatsSoixante-quinze patients étaient inclus (âge médian 61 ans, 79 % d’homme ; stade I [20 %], II [44 %], III [31 %], IV [5 %]). L’infiltrat inflammatoire était composé de lymphocytes T CD3+ (médiane 23 % [17–30] de la surface tumorale) de T CD8+ (9 % [7–12]) de T CD4+ (10 % [5–14]), de B CD20+ (3,5 % [1–8]), de macrophages CD163+ (23 % [17–30]), ainsi que de neutrophiles MPO+ (5,5 % [2–11]). Quarante tumeurs (53 %) présentaient une expression de PD-L1. Le sous-type histologique carcino-sarcome (OR = 11,6,p = 0,01) et la présence d’un contingent épidermoïde (OR = 20,p < 0,0001) n’étaient que rarement associés à l’expression de PD-L1. La présence d’une mutation k-ras (OR = 3,5,p = 0,02), d’une extension vasculaire sanguine (OR = 8,p = 0,045), la positivité du TTF1 (OR = 3,2,p = 0,02), une surexpression de c-met (OR = 3,3,p = 0,03) étaient associés à l’expression de PD-L1. Le degré d’infiltration de T CD8+, de macrophages CD163+ était plus élevé dans les tumeurs PD-L1(+) que PD-L1(−) (10 % vs 8 %p = 0,001, 28 % vs 20 %p = 0,002, respectivement). L’expression de PD-L1 n’était Capas associée à la survie sans maladie, ou la survie globale. Apres stratification sur le degré d’infiltration lymphocytaire T CD3+, les patients ayant une forte infiltration lymphocytaire et PD-L1(−) avaient une survie globale plus longue que les patients avec une faible infiltration lymphocytaire et PD-L1(+) (p = 0,016).ConclusionLes CS se caractérisent par une forte infiltration lymphocytaire et une expression tumorale de PD-L1 suggérant une efficacité potentielle des inhibiteurs de PD-1/PD-L1.