IntroductionAu cours de la ventilation non invasive (VNI), l’existence d’efforts inspiratoires non suivis d’un déclenchement du ventilateur est à l’origine d’un asynchronisme patient-ventilateur mais sa réalité et son impact sont mal documentés. L’objectif de ce travail était d’évaluer la fréquence des cycles inspiratoires non déclenchés (CIND), leur impact sur le mode ventilatoire et sur le confort au cours de la VNI en aide inspiratoire.Méthodes4 patients avec un syndrome obésité-hypoventilation, 4 patients avec BPCO et 4 sujets sains ont été ventilés à l’aide d’un masque facial au cours de 6 périodes de 10 minutes chacune avec une pression inspiratoire positive (PIP) progressivement augmentée de 10 à 20 cmH20. Les CIND étaient définis par la présence d’un débit inspiratoire associé à une pression dans les voies aériennes inférieure à la pression pré-réglée. Le mode ventilatoire, la ventilation minute et l’interaction patient-ventilateur ont été mesurés puis corrélés au confort sous ventilateur évalué par une échelle visuelle analogique.RésultatsDes CIND étaient retrouvés à une fréquence variable (de 1,7 à 47,8 % du temps d’enregistrement) et pour des valeurs de PIP différentes d’un patient à l’autre. Ils modifiaient peu le mode ventilatoire du patient. Le confort sous ventilateur était meilleur lorsque la fréquence les CIND était inférieure à 10 %. La présence d’un filtre antibactérien sur le circuit et la somnolence sous ventilateur ont été identifiées comme susceptibles de modifier la fréquence des CIND.ConclusionsÀ l’état stable, les CIND modifient peu le mode ventilatoire et sont bien tolérés par les patients. Plus que l’asynchro-nisme inspiratoire, le niveau de PIP semble le déterminant principal du confort d’un patient sous ventilateur.